Parce que les comptes Instagram ne sont pas (toujours) le reflet de la vraie la vie, nous avons décidé d’entamer un journal de nos mésaventures. Pour inaugurer cette rubrique prometteuse, nous vous proposons le récit d’une soirée pas comme les autres. On préfère le dire en introduction : la rage en Chine, c’est une réalité.
Une griffure comme élément déclencheur
En 2013, nous avons effectué un semestre d’étude à Suzhou, grande ville (plus de 4 millions d’habitants) de l’Est de la Chine, proche de Shanghai. Entre les heures de cours et la découverte de la culture chinoise, nous avions pas mal de temps libre, donc pourquoi ne pas se lancer dans une aventure improvisée ?
Un midi, alors qu’elle rentrait à la maison, Roxane a pris une décision futile mais qui allait provoquer un tournant dans le déroulement de notre journée : celle de caresser un chat. Le matou certainement pour la remercier décida de la griffer à la main. Et là vous vous dites, c’est quoi ce fail ridicule ?!
… Je n’ai pas fini !
La rage vous connaissez ?
Le soir, de retour à l’appartement, nous nous sommes rapidement inquiétés après nous être renseignés sur les risques de rage en Chine… Il faut savoir qu’encore aujourd’hui ce virus cause plusieurs centaines de mort dans le pays, environ 2000 décès par an d’après l’OMS sur les 10 dernières années. La vaccination tardive, ou la non-vaccination des chiens et chats ainsi que le nombre important d’animaux errants en sont les principales causes.
La très grande majorité des cas provient de morsures de chien, cependant quand on connaît le taux de mortalité de la maladie (100%) il ne faut pas laisser le doute s’installer. C’est d’ailleurs ce que nous a confirmé le soir-même un médecin français basé à Shanghai. Sur ses conseils nous sommes partis à la recherche d’un endroit où se faire vacciner, une vaccination très rapide pouvant éviter le développement de la maladie (et donc la mort).
A la recherche du Saint Vaccin
Il était quasiment 21h quand nous sommes grimpés dans un taxi direction l’hôpital le plus proche. Nous avons eu beaucoup de mal à nous faire comprendre (ne parlant pas mandarin) mais grâce à Google Traduction un médecin nous a indiqué que malheureusement ce centre d’urgence ne pratiquait pas de vaccination… Cette même personne nous a laissé un petit bout de papier avec une adresse où nous rendre. Nous voilà de nouveau dans la course, après Pékin Express, nous vous présentons Vaccin Express.
La nuit progressait au même rythme que notre angoisse. Le taxi nous a alors déposé au milieu de nulle part… Les panneaux en chinois ne nous étaient d’aucune aide, et pourtant nous avons fini par tomber sur la bonne entrée. A notre grand étonnement, ce centre semblait être dédié à la vaccination contre la rage et était ouvert 24/24h. Et pour cause, à cette heure tardive il y avait une dizaine de « mutilés » comme Roxane, qui attendaient de se faire vacciner.
Tout est bien qui fini bien
Après une rapide observation, un médecin nous a confirmé la nécessité de se faire vacciner. Il parlait à peine anglais et nous a bien expliqué la nécessité d’effectuer ensuite des rappels. Ce que nous ferons en Thaïlande dans un centre de la Croix Rouge de Bangkok, mais c’est une autre aventure… Le fait de se faire vacciner en Chine n’inspirait pas vraiment confiance mais c’était ce qu’on avait de mieux à faire. Au moment de rentrer chez nous, nous étions encore étonnés de voir des personnes faire la queue pour rentrer dans ce centre antirabique.
Plusieurs semaines après cette aventure, le fameux matou a été repéré en vie et en forme (voir ci-dessous), ce qui indiquait que finalement il n’était pas atteint de la rage. Il aurait pu nous gratifier d’un « salut les boloss » que ça ne nous aurait pas étonné.
La Chine n’est pas le seul pays où la rage sévit encore, et nous vous recommandons de bien vous renseigner sur ce risque avant vos voyages, ça évite de se poser la question après avoir été mordu ou griffé.
Pour plus d’information sur cette maladie ou pour connaître les recommandations de vaccination dans les différents pays, vous pouvez vous rendre sur le site de l’Institut Pasteur.