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L’ascension du Teide, le sommet de l’Espagne

Nous nous sommes réveillés à 6h du matin et avons immédiatement quitté notre AirBnB pour prendre la route en direction de la Montaña Blanca, le point de départ de notre ascension du Teide. Le trajet en voiture dans les forêts du Parc National était magnifique, les rayons du soleil levant traversaient perpendiculairement les innombrables pins et projetaient leur ombre sur la roche. Au bout d’un moment, la route est passée au-dessus des nuages, ce qui a créé une atmosphère irréelle, presque magique. La journée avait bien commencé !

Le Teide est un volcan situé sur l’île de Tenerife dans l’archipel des Canaries. Il est le point culminant de l’Espagne grâce à ses 3 718 m d’altitude, et c’était l’objectif de notre randonnée de 2 jours.

900 mètres de dénivelé positif séparent le parking de la Montaña Blanca (2 350m) du refuge Altavista (3 260m) où les randonneurs peuvent passer la nuit. Malheureusement, lorsque nous sommes arrivés au parking, à 8h du matin, toutes les places étaient déjà prises et nous avons dû garer notre voiture de location à un autre parking, plus éloigné du point de départ. Cela a rallongé notre ascension d’une demi-heure… mais nous étions tellement excités à l’idée de démarrer cette randonnée iconique que cela ne nous a pas arrêtés !

Pour tous les renseignements sur le parking et le point de départ de la randonnée, rendez-vous sur le site du Teide.

Le dénivelé n’était pas très important les premières heures de la randonnée. L’étape préliminaire consistait « seulement » à contourner le sommet de la Montaña Blanca. Nous en avons donc profité pour adopter un rythme de marche soutenu, uniquement entrecoupé de pauses photos et vidéos. Il faut dire que ce paysage lunaire était impressionnant, avec ses tons à dominances bleue et ocre !

Au bout de quelques heures, nous sommes arrivés au pied d’un véritable mur vertical (qui semblait imprenable à première vue !) censé nous faire grimper jusqu’au refuge Altavista, à 3 260 mètres d’altitude. Nous avons fait une pause pour reprendre des forces en savourant des snickers (miam) puis nous avons pris notre courage à deux mains et gravi cet impressionnant dénivelé, pas après pas.

Notre arrivée au refuge a été un véritable soulagement pour nos jambes et notre dos. Nous sommes arrivés aux environs de 14h ; mais la cuisine de Altavista n’ouvrait ses portes aux randonneurs qu’à partir de 17h (et les dortoirs à partir de 19h). Nous en avons profité pour nous reposer à l’ombre pour nous protéger du soleil, implacable à cette altitude. Puis nous avons grignoté dans la cuisine du refuge en écrivant notre épopée et nos impressions dans notre petit carnet de voyage. Lorsque vint l’heure du coucher de soleil, nous sommes sortis admirer le spectacle panoramique de l’ombre du volcan sur la vallée, c’était impressionnant. Malgré notre fatigue, nous avons tenté de prendre quelques photos avec l’aide de quelques randonneurs espagnols… mais nos petites têtes n’étaient pas sous leur meilleur jour !

Puis il a fallu se coucher tôt dans le dortoir composé d’une vingtaine de randonneurs qui, comme nous, allaient se lever bien avant l’aube pour finir l’ascension et admirer le lever de soleil. Tous les matins (sauf lors de mauvaises conditions climatiques), en haut du Teide, se produit un événement inédit dans le monde : le soleil levant projette l’ombre du Teide sur l’océan Atlantique, et les randonneurs peuvent ainsi admirer l’ombre la plus longue du monde ! Comme nous l’a expliqué notre hôte AirBnB qui était astronome, l’existence-même de cette ombre et son évolution à chaque lever et coucher de soleil prouve que la terre est ronde.

Malheureusement, la nuit fut agitée : Roxane a eu le même problème qu’à la Réunion lors de l’ascension du Piton des Neiges, on soupçonne un léger mal des montagnes lui a donné des vomissements et maux de tête. Malgré tout, à 5 heures, nous étions motivés et déterminés à réussir cette étape de notre voyage. Nous avons grignoté une banane et une compote, et nous nous sommes préparés à gravir les derniers mètres de dénivelés à la lampe frontale. Nous avons dû adopter une cadence assez lente car Roxane était encore très fatiguée, ses maux de tête et nausées toujours présents nous forçaient à faire plusieurs pauses. C’était une véritable course contre la montre, et le soleil a été plus rapide que nous, ses premiers rayons nous ayant atteint à mi-parcours.

Selon la saison, le refuge conseille aux randonneurs de partir à 6h du matin afin d’être arrivés au sommet à temps pour le lever de soleil. Mais lorsque nous y étions au mois de mars, la plupart des randonneurs étaient déjà levés et prêts à partir à 5h du matin. Comme nous sommes plus lents que la moyenne, cela ne nous a pas suffi pour atteindre le pic dès les premiers rayons, mais nous avons néanmoins pu voir l’ombre du volcan sur l’océan (même si elle était moins impressionnante qu’aux premières lueurs). N’hésitez pas à faire votre propre estimation d’heure de départ, selon vos capacités et la saison. Pour savoir à quelle heure le soleil se lève pendant nos voyages, mais aussi l’heure dorée (meilleur moment pour prendre des photos) et l’heure bleue, nous utilisons l’appli PhotoTime.

Il nous a fallu grimper les derniers 450 mètres de dénivelé positif jusqu’au sommet du volcan, sous de fortes rafales de vent qui nous déséquilibraient et nous glaçaient jusqu’aux os. Heureusement que nous avions prévu les bonnets, gants et foulards contre le froid mordant ! A quelques mètres du pic, les premiers randonneurs commençaient déjà à descendre et nous encourageaient en nous disant qu’on avait encore un peu de temps pour voir l’ombre. Vite ! Nous avons fini par y arriver à 8h et profiter du spectacle avant sa disparition complète, comme en témoignent les photos ci-dessous. Après avoir posé son sac sur le sol, Roxane a pleuré de soulagement, de fatigue et de froid. Là, à 3 718 mètres d’altitude au-dessus de l’Océan Atlantique, nous étions comblés et fiers d’avoir réussi. L’ombre n’était peut-être pas aussi grande que ce que nous aurions voulu, mais nous l’avons vue malgré tout et avons repoussé nos limites !

Et ensuite ? Nous avons passé la journée à redescendre les 1 350 mètres de dénivelé gravi la veille, jusqu’à retourner au parking. Nous étions fatigués et impatients d’arriver à la voiture, mais heureux de notre aventure.

Une fois arrivés en bas, nous avons pris le temps de décompresser et d’admirer le paysage de sable du parc national du Teide. Certains endroits ressembleraient à s’y méprendre à la surface de la planète Mars !

Nous sommes ensuite rentrés à la Laguna pour un repos bien mérité, avant de visiter Punta del Hidalgo le lendemain, sur les conseils de notre hôte.

Conseils pratiques : le parc national du Teide est à la fois très aride la journée, tandis que l’ascension à l’aube peut être glaciale. Veillez à bien vous équiper avec un chapeau, des lunettes de soleil et de la crème solaire, car on compte sur les doigts d’une main les zones ombragées lors de l’ascension (aucun arbre à l’horizon, à peine quelques buissons). N’oubliez pas également la polaire, le bonnet et les gants pour se protéger du vent et du froid, si vous ne voulez pas être dérangé pendant le lever de soleil.

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